Babette de Rozières
Babette de Rozières

Arrivée troisième avec 25,79 % des suffrages dans les Yvelines, la candidate LR-RN s’était illustrée lors de la séance plénière des 28 et 29 mai 2019 de l’assemblée territoriale alors qu’elle était conseillère régionale d’Ile-de-France.

Libération raconte : « Lors de cette séance, il est en effet question de mémoire et d’esclavagisme : l’assemblée doit se prononcer sur l’éventuelle participation de la région à la création d’une fondation, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Il s’agit, explique la vice-présidente Marie-Carole Ciuntu, de «développer la connaissance et la transmission de l’histoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions comme partie intégrante de l’histoire de la France et du monde», et bien entendu de «promouvoir les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité et l’engagement de la France contre le racisme, les discriminations et les formes contemporaines d’esclavage». S’exprimant au nom du groupe Les Républicains et indépendants, Babette de Rozières se lance dans son discours : non, l’esclavage n’est pas est un «crime contre l’humanité», c’est un «crime de l’humanité», un «crime commis par des hommes sur d’autres». Et, déroulant l’histoire de l’esclavage sur la planète, survient le dérapage. Comme souvent dans ces moments-là, on s’en prend aux Juifs – le compte rendu de la séance plénière, consulté par Libération, en atteste : «Il existe même une période où les rois nègres africains avaient des esclaves blancs, raconte De Rozières, des razzias étaient organisées par des trafiquants dans le nord de l’Europe.» Elle continue : les trafiquants partaient selon elle «à la recherche d’esclaves qui étaient stockés dans des camps, tenus par des Juifs à Metz, afin d’être revendus sur les marchés arabes à prix d’or. Il ne faut pas l’oublier».« 

Libération rappelle que « l’historienne Edith Bruder, chercheuse au CNRS et à l’Ecole d’études orientales et africaines de l’université de Londres qui répondait au Monde sur ce sujet, les travaux de chercheurs «montrent que chrétiens et juifs participèrent de manière équivalente au commerce des esclaves». » et qu’il s’agit ici d’une « vieille rengaine antisémite que cette histoire de marchands juifs esclavagistes. Cette construction serait née aux Etats-Unis dans les cerveaux embrumés de l’extrême droite et reprise par l’organisation religieuse et afronationaliste Nation of Islam, pour accréditer l’idée que la traite des Noirs était dominée par les Juifs, qu’ils soient commerçants ou armateurs« .